« L'aïkido permet de canaliser son agressivité » Caen - 06 Novembre 2013
Aïkido. L'Aïkiclub d'Hérouville compte 70 licenciés, qui se retrouvent les lundis, mercredis et jeudis soir au dojo. De tous niveaux, les pratiquants mettent en avant les vertus de cet art martial « non-violent ».
« L'aïkido permet de me canaliser, d'apprendre à réfléchir, à me poser, même dans mon métier l'aïkido m'aide. » Comme Gwen, jeune femme de 26 ans inscrite à l'Aïkiclub depuis un an, ils sont nombreux à avoir trouvé de la sérénité grâce à cet art martial. « L'aïkido permet de bousculer l'agressivité qu'on va accumuler dans la vie de tous les jours, une fois qu'on va passer la porte du dojo, les aïkidokas vont pouvoir faire le vide, se ressourcer », confirme Jean-François Maingaud, professeur 5e dan.
Car l'aïkido est plus un art de vivre qu'un sport. Il n'existe d'ailleurs pas de compétition, seuls les passages de dan (devant un jury) permettent d'évaluer l'expérience des aïkidokas. « Dans l'aïkido, chacun doit sortir vainqueur, que ce soit l'attaquant (uké) ou le défenseur (tori), tout en faisant en sorte que l'intégrité physique de chacun soit respectée, explique Jean-François Maingaud. Le do de l'aïkido signifie la voie. Ici, chacun est libre de choisir sa technique selon ses sentiments, son histoire. »
Celui qui a la plus longue histoire au club, c'est Guy Descottes, créateur de l'Aïkiclub d'Hérouville en 1976. « L'aïkido c'est le contraire de la violence, c'est même l'art de la non-violence. J'ai découvert cet art martial lors d'un passage au Maroc, alors que j'étais pratiquant de judo. En revenant en France, le président de la ligue de judo m'a demandé de donner des cours. L'aïkido n'était alors pas du tout développé et n'avait pas de fédération propre, on parlait de judo-aïkido. »
Depuis, en cinquante ans de pratique, Guy Descottes a vu cet art martial prendre de l'ampleur et a aidé de nombreux débutants à progresser. Car il n'est absolument pas question d'élitisme à Hérouville, aïkidokas débutants et expérimentés font cours communs. « On se met à la portée des nouveaux, on les aide sur les petits détails qui font que parfois leurs mouvements ne passent pas. » Et puis l'aïkido, ça conserve : Guy Descottes est encore un pratiquant régulier à 73 ans.